Apiculture dans un jardin de Provence

tournesol

Si vous avez un jardin suffisamment grand et après quelques aménagements, il est possible de pratiquer l’apiculture. L’élevage des abeilles est une activité passionnante qui vous permet de vous rapprocher de la nature, venir en aide à l’environnement et obtenir une quantité de miel suffisante pour toute votre famille. Les différents types de végétation de Provence sont très favorables à l’apiculture. Mais pour garder des colonies d’abeilles en bonne santé et profiter d’un peu de miel, il faut bien préparer son projet apicole.

Qui sont les abeilles ?

Les abeilles mellifères ou abeilles domestiques sont des insectes de l’ordre des Hyménoptères. Les provençaux nomment les abeilles sont le terme d’abiho. Et elles sont désignées par la science sous le nom d’Apis mellifera.

Les abeilles mellifères sont présentes à l’origine sur le continent africain, l’Europe et l’Asie mineure. Mais elles ont été introduites sur tous les continents par l’Homme. En Provence, elles peuvent la guarrigue, le maquis et les forêts depuis des milliers d’années. La sous-espèce indigène est l’abeille noire (Apis mellifera mellifera).

Les abeilles sont des insectes sociaux comme les guêpes et les fourmis. Elles vivent en colonie de plusieurs milliers d’individus. Au sein d’une colonie se retrouve trois castes : les ouvrières, les faux-bourdons et les reines.

Rôle des ouvrières

Les ouvrières sont les abeilles les plus nombreuses dans la colonie. En situation normale, elles sont incapables de pondre. Elles se consacrent entièrement aux tâches qui permettent la construction et la maintenance de la colonie. Les tâches qu’elles vont accomplir changent en fonction de leur âge.

Une ouvrière débute à nettoyer les alvéoles du nid, puis elle devient nourrice et s’occupe du couvain, ensuite elle travaille à recevoir le nectar et à le transformer en miel, puis elle termine les activités d’intérieur en assurant la garde de l’entrée du nid. Vers l’âge de 21 jours, elle passe aux activités d’extérieur et sa s’occupe de récolter le nectar et le pollen, mais aussi l’eau et des résines produites par les bourgeons.

Une ouvrière en été sera très active et va vivre peu de temps. Sa longévité est de 6 semaines à deux mois. Lorsqu’elle sera butineuse, elle va parcourir pas moins de 800 kilomètres de distance pour ravitailler sa colonie en aliments. Par contre, les ouvrières qui naissent à la fin de la saison et qui vont passer l’hiver, vivront entre quatre et six mois. Elles auront comme mission d’attendre le retour des beaux jours pour élever la nouvelle génération d’abeilles.

Rôle des faux-bourdons

Les faux-bourdons sont les mâles chez les abeilles mellifères. On ne les retrouve pas toute l’année. Ils sont élevés au printemps durant la période d’essaimage. Le faux-bourdon – nommé bourot en provençal – à comme mission d’assurer la fécondation des jeunes reines vierges. L’accouplement est mortel pour lui. Mais il assure aussi des tâches secondaires et notamment la ventillation de la colonie, lorsqu’il faut très chaud à l’extérieur.

Lorsque la colonie collecte moins de nectar, c’est-à-dire dès l’arrivée des fortes chaleurs, les ouvrières chassent les faux-bourdons des colonies. Ces derniers sont incapables de se nourrir et meurent alors très vite. Chez les abeilles, il n’existe pas de pitié et les individus qui deviennent inutiles ou trop couteux pour la colonie sont éjectés.

Rôle des reines

Dans une situation normale, chaque colonie possède une seule reine qui pondra tous les oeufs. Elle aura été fécondée une seule fois au début de sa vie durant un vol de fécondation. La reine peut pondre entre 1000 et 2000 oeufs par jour. Mais elle ralentie cette cadence en hiver et parfois en été lorsque le nectar fait défaut. Ou au contraire quand tous les alvéoles sont remplies de nectar qui se transforme en miel. On parle alors de rupture de ponte.

La reine est issue d’un oeuf identique à celui d’une ouvrière. Il s’agit d’un oeuf fécondé. Par contre, sa larve aura reçu durant six jours une nourriture essentiellement constituée de gelée royale.

Où et comment installer son rucher ?

L’un des critère déterminant dans la réussite de l’apiculture est de trouver un bon emplacement pour ses ruches. Mais aussi de garantir la sécurité du voisinage.

Trouver un bon emplacement

En Provence, les ruchers sont nommés des apiés. Ils sont traditionnellement construit dans les murs des restanques ou bien entourés d’une muraille. Ceci afin de protéger les colonies du mistral durant l’hiver.

Les ruches traditionnelles de Provence sont construites dans un tronc d’arbre creusé. Il s’agit souvent du châtaignier. Dans le massif des Maures, les roches étaient construites avec une écorce de chêne liège. Ces matériaux assurent une meilleure isolation des nids.

Les ruchers étaient parfois installé à l’ombre. Car si les abeilles apprécient la protection contre le froid, elles sont aussi favorisées de rester au frai en été. En effet, les colonies maintiennent une température constante de 35°C sur la zone du couvain. Elles vont donc dépenser de l’énergie – et donc consommer davantage de miel – pour réchauffer le nid, mais aussi pour le rafraîchir.

Si vous souhaitez installer des ruches choisissez un emplacement à l’abri des vents du nord et d’ouest. L’idéal est de profiter d’une végétation arbustive qui garde son feuillage toute l’année.

Respecter les distances avec le voisinage

La réglementation française permet d’installer facilement des ruches dans son jardin, à condition de respecter des distances minimales entre ses ruches et les propriétés voisines. Ces distances sont établies par un arrêté préfectoral ou par un arrêté municipal. Il faut donc se renseigner auprès de la mairie du lieu où sera installé le rucher.

Le code rural prévoit aussi une disposition qui avantage l’apiculteur. Ainsi les distances de sécurité sont caduques lorsque les ruches sont séparées du voisinage par une palissade ou une haie d’au moins deux mètres de hauteur.

Comme nous l’avons vu plus haut, les abeilles profites d’une situation abritée des vents. Il sera toujours intéressant d’entourer d’une haie continue son rucher.

Choisir le bon modèle de ruche

De nos jours, les ruches des apiculteur professionnels et des apiculteurs amateurs ne sont plus les mêmes. Rares sont les passionnés qui entretiennent la tradition apicole provençale. Les ruches modernes sont des ruches à cadres mobiles. C’est-à-dire qu’il est facile de les ouvrir et de sortir individuellement les cadres sur lesquels les abeilles bâtissent des rayons de cire.

Les ruches modernes les plus souvent utilisées sont la ruche Dadant et la ruche Langstroth. Ces ruches sont d’ailleurs les plus couramment utilisées en Europe et en Amérique du Nord. On retrouve aussi un modèle particulier, la ruche varoise. Celle-ci a été utilisé durant la vingtième siècle par les professionnels dans le département du Var. Cette petite ruche est maintenant quasiment absente des ruchers du sud-est de la France.

Faut-il planter des essences mellifères ?

Pour récolter du miel et du nectar, les abeilles vont explorer une vaste aire de butinage. Celle-ci s’étend sur plusieurs kilomètres de rayon autour de la colonie. Bien que la distance théorique soit de trois kilomètres, les abeilles peuvent s’éloigner au delà de cinq kilomètres de leur nid lorsque les ressources viennent à manquer.

Les abeilles d’une même colonie vont donc explorer une surface de plusieurs centaines d’hectares. Ainsi, il est illusoire de contrebalancer un environnement pauvre en plantes mellifères avec la plantation de quelques dizaines d’arbustes et d’arbres. Néanmoins, les petites rivières font les grands fleuves et toutes les actions qui vont dans le sens d’enrichir le milieu sont importantes.

Si vous souhaitez planter des espèces mellifères, il faut en priorité se tourner vers des essences locales qui seront parfaitement adaptées au climat et au sol. Il faut ensuite faire son choix pour des plantes dont les floraisons se produisent au moment où les abeilles en ont le plus besoin. En Provence, les plantes qui fleurissent durant l’été sont peu nombreuses. Il est opportun de choisir ces espèces aux floraisons estivales : châtaignier, lavande,…

Quelle est l’importance des abeilles ?

Les abeilles sont des insectes très importants pour l’environnement. Elles effectuent un important travail de pollinisation. C’est-à-dire qu’en butinant des milliers de fleurs, les abeilles vont faire circuler le pollen et assurer la pollinisation des fleurs. Beaucoup d’espèces végétales dépendent de la pollinisation des insectes pour produire des fruits et des graines. Sans pollinisation, ces espèces peuvent disparaître et l’écosystème est ainsi irrémédiablement modifié.

Malheureusement, les abeilles sont menacées par les activités humaines et notamment l’usage des pesticides dans les champs et dans les jardins. Cette raréfaction menace les équilibres écologiques. Mais aussi la sécurité alimentaire. Car beaucoup de plantes cultivées pour nourrir les Hommes sont pollinisées par les abeilles.

Comment bien débuter en apiculture ?

L’apiculture est une pratique intéressante. Que vous souhaitiez devenir apiculteur professionnel ou apiculteur amateur, il vous est nécessaire de comprendre le fonctionnement d’une colonie d’abeilles et de maîtriser les techniques apicoles.

En plus de savoir installer un rucher et ouvrir correctement des ruches pour inspecter ses occupants, l’apiculteur doit pouvoir évaluer l’état des réserves de la colonie. Il doit aussi garder les abeilles en bonne santé. En Provence, comme dans la plupart des régions du monde, les abeilles sont menacées par le varroa, un acarien parasite. L’apiculteur doit être capable de traiter ses colonies pour maîtriser l’infestation des varroas.

Si vous souhaitez devenir apiculteur, il est nécessaire de vous former correctement. En plus de prévoir un stage ou un cours dans un rucher école, il est important de maîtriser la biologie et les principes apicoles. On peut consolider ses connaissances en suivant un cours d’apiculture à distance.